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Assurance emprunteur def : tout savoir pour bien comprendre et faire le bon choix

Vous venez de signer un compromis pour votre futur chez-vous ? Félicitations ! Mais au moment de boucler votre crédit immobilier, un mot revient sans cesse : l’assurance emprunteur. Elle semble indispensable, pas vraiment sexy, mais apparemment cruciale… Alors : sécurité ou piège à éviter ? Dans cet article, on fait le tri ensemble — avec clarté, sans jargon inutile, et en gardant les pieds sur terre.

Assurance emprunteur : à quoi sert-elle vraiment ?

Lorsque vous contractez un crédit immobilier, votre banque vous prête une somme importante, sur une longue durée. Imaginez maintenant qu’un imprévu (maladie grave, invalidité, décès…) vous empêche soudainement de rembourser ? C’est là qu’entre en scène l’assurance de prêt. Elle permet de garantir le remboursement de tout ou partie du crédit, à votre place, si vous n’êtes plus en capacité de le faire.

En clair :

  • Pour vous : c’est un filet de sécurité, pour éviter à votre famille de devoir assumer une dette lourde.
  • Pour la banque : c’est une garantie qu’elle récupérera bien son argent.

Et devinez quoi ? Ce n’est pas légalement obligatoire. Mais aucune banque ne prêtera sans, à moins d’être un héritier Rothschild avec 12 villas en garantie. (Ce qui est probablement pas votre cas, sinon vous ne seriez pas sur ce blog !)

Les garanties principales à connaître

Une assurance emprunteur couvre différents types de risques. Voici les principales garanties proposées :

  • DC (Décès) : En cas de décès, l’assurance rembourse le capital restant dû au prêteur.
  • PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie) : Si vous êtes reconnu définitivement inapte à toute activité, la dette est alors remboursée.
  • ITT (Incapacité Temporaire de Travail) : Si vous êtes en arrêt de travail reconnu, l’assurance prend temporairement le relais sur les mensualités.
  • IPT et IPP (Invalidité Permanente Totale ou Partielle) : En cas de handicap qui réduit votre capacité à travailler, la couverture s’applique selon un barème.
  • Perte d’emploi (optionnelle) : Certaines assurances proposent une indemnisation si vous êtes licencié. Mais attention : conditions strictes et niveau de couverture souvent limité.
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Astuce de vieux routier : toutes les garanties ne sont pas utiles pour tout le monde. Un fonctionnaire avec un emploi stable, par exemple, n’a pas forcément besoin d’une garantie perte d’emploi. Mieux vaut ajuster la couverture à votre profil et non l’inverse.

Le coût de l’assurance : variable et négociable

C’est là que l’affaire se corse. L’assurance emprunteur n’est pas anodine côté budget : elle peut représenter jusqu’à 30% du coût total du prêt. Elle se calcule généralement selon l’âge, l’état de santé, le montant emprunté et la durée du crédit.

Vous avez deux grandes options :

  • L’assurance groupe : proposées par les banques, standardisée, sans grande flexibilité mais parfois rassurante pour qui veut aller vite.
  • La délégation d’assurance : vous optez pour un contrat externe, souvent plus avantageux.

Depuis la loi Lagarde (2010), vous pouvez choisir librement votre assurance, tant que le contrat externe présente une garantie équivalente à celle de l’assurance groupe. Et grâce à la loi Lemoine (2022), vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais. Oui, vous avez bien lu : à tout moment. Pas une fois par an, pas dans les 12 premiers mois. N’importe quand.

Morale de l’histoire ? Ne foncez pas tête baissée dans le premier contrat qu’on vous tend. Comparer peut vous faire économiser des milliers d’euros sur la durée !

Profil médical : l’obstacle qui pique (parfois)

Ah, le fameux questionnaire de santé… Moment redouté par les futurs emprunteurs. En fonction de votre âge ou de certaines pathologies, l’assurance peut majorer les tarifs, voire exclure certaines garanties.

Bonne nouvelle : depuis 2022, la loi Lemoine permet de ne plus remplir de questionnaire de santé si :

  • le montant de prêt assuré est ≤ 200 000 € (par personne),
  • et si le remboursement se termine avant vos 60 ans.
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Un vrai souffle pour les jeunes emprunteurs et les personnes ayant connu des problèmes de santé. À noter aussi : la Convention AERAS (S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) permet dans certains cas d’accéder à une assurance, même en cas de maladie grave.

Alors non, la maladie n’empêche pas toujours d’acheter. Encore faut-il savoir où et comment frapper à la bonne porte.

Comment comparer efficacement les offres ?

On ne va pas se mentir : entre les sigles techniques et les tableaux d’exclusions en petits caractères, comparer deux contrats peut vite ressembler à un cours de grec ancien. Mais pas de panique, voici les points vraiment essentiels à examiner :

  • Le TAEA (Taux Annuel Effectif d’Assurance) : il indique le coût réel de l’assurance en pourcentage du montant emprunté.
  • La quotité assurée : si vous empruntez à deux, devez-vous vous assurer à 50/50 ou 100% chacun ? Pensez à qui supportera la charge en cas d’imprévu.
  • Les exclusions : sport à risque, dépression, certaines maladies… Chaque assureur a sa propre liste noire.
  • Les délais de carence et de franchise : période pendant laquelle vous ne serez pas indemnisé malgré une inactivité.
  • La méthode d’indemnisation : remboursement forfaitaire (vous touchez une somme définie) ou indemnitaire (vous devez justifier d’une perte de revenu).

C’est là que le conseil personnalisé d’un courtier peut être pertinent, surtout si votre profil est hors des clous. Bien souvent, les économies valent largement l’heure de rendez-vous.

Changer d’assurance emprunteur : une idée maligne ?

Si vous avez déjà un crédit en cours avec une assurance groupe (celle de la banque), sachez que tout n’est pas figé dans le marbre. Grâce aux réformes successives (Hamon, Bourquin, Lemoine), vous pouvez désormais résilier votre contrat à tout moment et opter pour une offre plus avantageuse.

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C’est un vrai levier d’optimisation budgétaire, en particulier passé 35 ans. Quelques heures de comparaison peuvent vous faire économiser entre 5 000 € et 15 000 € sur la durée du prêt. Pas mal pour juste avoir signé un nouveau contrat, non ?

Attention tout de même à l’équivalence des garanties : si la nouvelle assurance ne couvre pas les mêmes risques, la banque peut refuser le changement. D’où l’intérêt de veiller à ce que les garanties soient « équivalentes en niveau », ce qui ne signifie pas identiques.

Assurance emprunteur et valeurs personnelles : penser à long terme

Au-delà des chiffres, n’oublions pas l’essentiel : la finalité de cette assurance, c’est de protéger. Vous, vos proches, votre avenir. Accepter de payer quelques dizaines d’euros de plus pour bénéficier d’une couverture plus solide ou d’un service plus humain, ça peut avoir du sens.

Certains assureurs s’engagent aujourd’hui sur des démarches responsables (investissement ESG, inclusion, transparence). Votre assurance peut aussi être le reflet de vos valeurs. Et dans un monde où l’éthique rejoint progressivement l’épargne, ce choix peut peser.

À retenir

L’assurance emprunteur est un passage obligé, mais pas une fatalité coûteuse. Entre lois favorables, possibilité de négociation et pouvoir de comparer, vous êtes loin d’être pieds et poings liés face à votre banque.

Alors, que vous soyez en plein projet immobilier ou tombé par hasard sur cet article en préparant l’achat de votre futur appartement avec vue sur les toits, gardez en tête : une assurance emprunteur bien choisie, c’est un pari gagnant sur la sérénité. Et comme toujours : mieux vaut prévenir… que rembourser pour deux.

Leopold Vignan

Depuis 2018 je suis rédacteur pour le site Moneyblog ou je diffuse des conseils et astuces pour bien gérer ses finances personnelles. Je m'interesse aux stratégies pour mieux gérer son argent, et comment vivre bien avec son niveau de revenu en France. Diplômé d'un master de Finances Banque de L'IAE à l'université de Paris la Sorbonne. Au quotidien je travaille pour une entreprise qui aide les particuliers à trouver des financements pour leur projet immobilier. A titre personnel j'aime les tableurs excel qui fonctionnent, et le kitesurf.

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